D’après Stanislas Dehaene (président du Conseil Scientifique de l’Education Nationale), les neurosciences cognitives ont permis d’identifier quatre facteurs qui déterminent la vitesse et la facilité d’apprentissage.
1- L'attention
L’attention est la porte d’entrée des apprentissages.
Mais comment faire ? Il s’agit de contrôler son attention pour ne pas se laisser distraire par un élément extérieur ou même par son propre cerveau (qui fait en permanence face à des priorités différentes : la faim, la fatigue, les émotions, les envies…).
Eh oui, l’attention, ça se décide, ça s’apprend et ça s’entraîne !
L’idée est bien d’aligner toutes ses priorités et les mettre dans l’ordre « je travaille 20 minutes et ensuite je regarderai mes notifications sur mon smartphone ».
Car le multi-tâche est un mythe, toutes les études sont formelles, le cerveau ne traite qu’une information à la fois. Faire deux choses en même temps consiste à déconnecter et reconnecter son attention en permanence pour passer de l’une à l’autre. Cela consomme beaucoup d’énergie et nous rend inefficace.
Concrètement que peut-on faire pour être plus attentif en cours ou pendant ses sessions de travail à la maison ?
- Maintenir le contact visuel avec son professeur, et quand on sent qu’on commence à être inattentif, se recentrer quelques secondes sur soi (baisser les yeux, sentir le sol sous ses pieds ou la table sous ses mains, puis lever les yeux et rétablir le contact visuel avec le professeur).
- Se remémorer le cours précédent avant de rentrer dans la salle, cela envoie au cerveau le message qu’il va devoir être attentif.
- Commencer les exercices dès que le professeur donne les consignes, pour ne laisser la place aux distractions.
- Faire des sessions de travail courtes (20 à 30 minutes) et entrecoupées de vraies pauses de 5 minutes pendant lesquelles on se lève, on s’étire, on bouge, on boit un verre d’eau, on prend l’air...
- Choisir une cible et décider consciemment de ce qu’on fait dans les prochaines minutes « je vais faire le plan de ma dissertation dans les 15 prochaines minutes ».
- Mettre son smartphone en silencieux et hors du champ visuel.
- S’entraîner à travailler dans des contextes divers (chambre, salon, bibliothèque, café, parc, etc.) pour habituer son cerveau à flouter les images et les bruits environnants.
Vous pouvez également voir les autres techniques ou exercices que je proposais dans mon précédent article « Profiter de l’été pour booster sa concentration » Lien vers l'article du blog
2- L’engagement actif
Un organisme passif n’apprend pas.
Si on observe une IRM du cerveau de quelqu’un qui lit de façon passive, on voit qu’il n’y a presqu’aucune zone activée, alors la même observation chez une personne qui lit en se posant des questions montre une activité intense de plusieurs zones du cerveau.
Ainsi, il est inutile de recopier ses cours à l’identique ou de lire pour la 4ème fois son cours sans s’y intéresser vraiment. Apprendre efficacement, c’est s’engager, refuser d’être passif et d’attendre.
Quelques conseils :
- Utiliser sa curiosité en faisant l’effort de comprendre soi-même
- Se poser des questions,
- Agir, écrire, synthétiser, faire ses propres représentations, faire les choses par soi-même avec ses propres mots et méthodes,
- Discuter, expliquer à d’autres ce que l’on vient d’apprendre, partager ses connaissances,
- Faire l’effort de se souvenir de son cours avant de regarder ses notes,
- Faire des liens entre ce que l’on est en train d’apprendre et les autres matières, ses souvenirs, ce que l’on aime…
- Bouger et s’appuyer sur plusieurs sens (toucher, odorat, visuel)
Tout cela demande des efforts, c’est vrai. C’est pourquoi il ne faut pas oublier non plus de :
- se valoriser en regardant tout le chemin parcouru et non pas ce qui reste à faire,
- s’accorder des vrais moments de pause et de plaisir,
- revenir aux fondements de sa motivation personnelle « pourquoi je fais ces études ? Qu’est ce que je veux pour l’année prochaine ou dans 3 ans ? »
Et ne pas oublier que le jeu et la créativité sont des boosters d’engagement qui dynamisent le cerveau et accélèrent l’apprentissage !
Voir l’article « La créativité : un facteur de réussite dans les études » Lien vers l'article du blog
3- Le retour d’information
L’erreur est normale et est même indispensable au processus d’apprentissage.
En effet, le cerveau fonctionne par tâtonnement :
une prédiction => une erreur => un ajustement => une nouvelle prédiction…
la réponse à une question une nouvelle réponse
Sans ce signal d’erreur, il est impossible d’ajuster correctement et donc d’apprendre.
C’est pour cela qu’il est important de
se tester soi-même souvent (faire des exercices, des quiz, imaginer les questions qui pourraient tomber, etc.) sans attendre le jour de l’évaluation ou de l’examen.
Il faut accepter de se tromper et, ensuite, analyser ses erreurs pour voir ce que l’on pourrait faire différemment.
Et garder confiance en soi !
Voir l’article « La confiance en soi : Comment développer cet ingrédient indispensable à la réussite de vos études » Lien vers l'article du blog
4- La consolidation
Et pour finir, la consolidation !
Pour cela, deux choses sont importantes :
- le sommeil, car c’est pendant les phases de sommeil que le cerveau « trie et range » les informations.
- la répétition car, à force d’entrainement tes pensées et les gestes deviennent plus faciles, plus automatiques. Cela demande moins d’effort
C’est pour cela qu’il est important de refaire plusieurs fois le même exercice, en approfondissant à chaque fois ou allant plus vite.
Et pour cela la règle d'or c’est d’étaler ses apprentissages dans le temps en alternant les périodes d'étude et de test, et en révisant régulièrement à des intervalles de temps de plus en plus espacés.
Les recherches montrent que l'on mémorise 3 fois plus lorsqu'on révise à intervalles réguliers plutôt que de tenter d'apprendre en une seule fois. La règle est simple, et tous les musiciens la connaissent : mieux vaut quinze minutes de travail tous les jours de la semaine que deux heures concentrées sur une seule journée.
Alors on oublie les révisions « la veille pour le lendemain » et on les remplace par des séances courtes espacées dans le temps.
En résumé :
« Je suis attentif
Je m’exerce
Je profite de mes erreurs pour progresser
Je répète »
en prenant du plaisir et en étant bienveillant avec moi-même !
Pour plus d’informations sur les stratégies d’apprentissage à mettre en œuvre au collège ou au lycée, j’organise régulièrement des ateliers spécifiques permettant de découvrir de nouvelles techniques, Contactez-moi !

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